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Lucie et Jean-Pierre

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En 1971, la recherche d’une terre apte à la fondation d’une «commune» amène Lucie et ses amis à Saint-Adrien. Un beau grand défi relevé pendant 7 ans.

Jean-Pierre est arrivé en 1975, à l’âge de 25 ans, mené par une quête de liberté et de poursuite des valeurs qui émergeaient de la contre-culture. 

 

Qu’est-ce qui vous a amené à vous établir à Saint-Adrien? (Lucie)

En 1971, nous cherchions une terre loin des grands centres et grâce à une bonne étoile (les annonces dans La Presse) nous avons découvert Saint-Adrien et le rang 8. Tout convenait pour réaliser notre rêve : fonder une «commune» comme on disait «dans l’temps» et y vivre d’autosuffisance à la campagne, le plus naturellement possible.

Cet élan de vie collective, répandu au Québec et ailleurs, répondait à un mouvement contestataire qui recherchait de nouvelles valeurs. Ce fut un beau et grand défi qui mit à l’épreuve nos objectifs et nos apprentissages pendant 7 ans. Notre groupe a compté parfois jusqu’à 20 personnes.

Naissance et éducation de nos enfants; construction et rénovation de nos maisons; élevage, culture, compostage, jardinage, tissage, menuiserie; exploitation d’une érablière, d’un rucher, d’une forêt, etc. toutes ces activités visaient une autosubsistance partagée, naturelle et sans produits chimiques. Le retour à la terre quoi! Je retrouve, 45 ans plus tard ici à Saint-Adrien, plusieurs jeunes familles aux mêmes idéaux et aux mêmes valeurs de partage et d’entraide.

Qu’est-ce qui vous a amené à vous établir à Saint-Adrien? (Jean-Pierre)

Je venais de terminer mes études et une première job «straight» d’enseignant m’avait grandement déçu. C’était l’âge d’or de la contre-culture et du mouvement «hippy», la découverte d’une nouvelle façon de vivre avec les autres et d’interagir avec l’environnement. Ce fut l’époque des communes.

Je fus attiré à Saint-Adrien par la présence d’un groupe de «jeunes» nouvellement établis dans la commune Botte à foin.  J’ai vite senti que je pouvais y vivre mon rêve car je trouvais à Saint-Adrien les magnifiques espaces d’une belle nature. Comme j’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont permis de vivre de larges pans de mon enfance au contact de la nature, c’était un besoin incontournable dans ma vie.

Je m’y suis donc installé spontanément pendant que je commençais mon métier d’apiculteur, puis d’éleveur de reines abeilles, métier qui m’a fait vivre jusqu’à maintenant. Deux années plus tard l’aventure de la commune prenait fin. Mais le rêve a continué, un peu différemment, au sein d’une nouvelle communauté formée des «néos» essaimés de la commune et des artistes, artisans et entrepreneurs, attirés par la réputation d’accueil de Saint-Adrien.

Pourquoi Saint-Adrien est-il un bon endroit pour élever des enfants? (Jean-Pierre)

Mes trois enfants ont pu courir les champs, grimper dans les arbres, pêcher la truite dans le ruisseau. Ils ont aussi bénéficié d’une charmante petite école à échelle humaine, ouverte sur la communauté, avec de bons professeurs passionnés par leur métier.

Le solide réseau de support et d’entraide a facilité pour les parents le partage de la garde et multiplié les occasions d’activités les plus diverses pour les enfants. Ces conditions prévalent encore et le réseau humain s’est étendu et diversifié pour former une magnifique communauté.

Saint-Adrien est un milieu dynamique qui attire des entrepreneurs et des créateurs de toutes sortes qui constituent de beaux modèles pour notre jeunesse.

Je veux insister sur le fait que nous pouvons encore bénéficier ici d’un environnement non seulement naturel mais sans pollution. Alors, pourquoi pas choisir d’élever ses enfants à Saint-Adrien?

Pourquoi vous sentez-vous chez-vous à Saint-Adrien? (Lucie)

Parce qu’avec les années, mes racines m’ont ancrée dans ce coin de pays loin de la pollution, du bruit et que la nature prend toutes ses aises de beauté à chaque saison. Parce que j’aime les gens qui y demeurent, le dynamisme des réalisations à l’école, à La Meunerie, à l’église, au rang du Petit-3e, la chorale, le compostage, les activités au Mont Ham, notre belle montagne qui veille sur nous. Tous ces éléments créent un climat de cordialité et de solidarité dans notre municipalité où il fait bon vivre.

Comment imaginez-vous Saint-Adrien dans 10 ans? (Jean-Pierre, Lucie)

Eh bien, si dans dix ans Saint-Adrien était identique à ce qu’il est présentement ce ne serait déjà pas si mal! J’ajouterais que ce serait bien si notre village, par une démarche volontaire, tentait de faire une place aux communautés culturelles, ce qui ne pourrait que nous enrichir davantage tout en augmentant notre population.

Sur le plan économique, notre potentiel agricole et forestier est immense, mais à mon avis sous-exploité. Il faudrait faciliter l’accès aux ressources terre et forêt. La transformation locale et l’achat de produits d’ici sont des avenues à développer. Tout ça permettrait à plus de jeunes de rester et à plus de monde de vivre ici.

Nous avons une petite population. Tout le monde ou presque se connaît à Saint-Adrien. Ce contexte facilite l’entraide, bien davantage que dans les milieux plus impersonnels des villes. Il faut que nos vieux puissent vivre le plus longtemps possible parmi les leurs. Il faut que les malades et les personnes dans le besoin trouvent ici même tout le support dont ils ont besoin.

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Je vois notre municipalité comme un modèle exemplaire pour la qualité éducative de son école. Un exemple aussi pour l’originalité de ses expressions artistiques qui rallient la beauté, le respect de la nature en stimulant des actions collectives.

Un territoire, village ou campagne, où des habitations appropriées répondraient aux besoins des aînés; en demeurant ici, parmi les autres citoyens, on encouragerait le partage et la transmission de leurs expériences et savoirs et leur assurerait un rôle dans la continuité de notre municipalité.

L’existence d’un marché local hebdomadaire pour se procurer des denrées biologiques et créées par nos concitoyens.